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La vie comme elle va

31 mai 2005

une rencontre ...

Mercredi 25 mai 2005

Oral du concours de contrôleur des Impôts à Paris : Lever à 5 h du matin pour être à l’heure (10 h) pour l’oral. Pas de problème particulier de circulation. Départ à 5h40, arrivée aux portes de Paris vers les 8h50. Le plus dur reste à faire : trouver une place où se garer. Si j’avais été un peu moins fainéant, j’aurais contacté les parkings situés à proximité du centre d’examen dont l’organisation du concours m’avait communiqué les coordonnées téléphoniques. Mais non, je suis incorrigible. Sur les boulevards extérieurs, je devrais trouver un emplacement gratuit et le métro Porte de Charenton est sur la ligne de Bonne-Nouvelle à proximité du centre. Allons-y pour cette option : je ne vais pas encore stresser dans les rues de Paris en voiture. Quelle panade: pas d’emplacement disponible pour se garer. Que ces satanés couloirs de bus ! Tant pis ! Ça ne gênera pas énormément : il n’y a pas beaucoup de circulation par ici.

J’arrive, par le métro, un quart d’heure à l’avance au centre de concours. Une quinzaine de candidats assis en en cercle autour d’une table. Un fonctionnaire se présente, nous explique le déroulement du concours, puis procède à l’appel des candidats. Il écorche le nom d’une petite chinoise, ce qui me fit sourire ainsi que la demoiselle. Nous attendîmes ensuite quelques instants d’être appelés pour entamer la préparation de l’épreuve orale. Pendant ce laps de temps, la petite chinoise ne me quittait pas des yeux. Mais pourquoi donc ? Je n’avais nullement tenté d’attirer son attention, hormis le sourire que j’avais esquissé. Pourtant je n’attire pas le regard de ces demoiselles d’habitude : à part ma haute taille, quels sont mes atouts ? Mon ventre quelque peu imposant ne plaide pas vraiment en ma faveur, je ne suis plus un jeune premier à l’aurore de la quarantaine. Je suis un peu touché par cette marque d’intérêt à mon endroit. Mais nous ne pouvons communiquer, séparés que nous sommes par la table. Et je ne vais me faire lourd en fixant mon regard sur elle.

Nous planchons une vingtaine de minutes sur des sujets aussi exaltants que

Les femmes dans le monde du travail

puis nous passons sur le gril une autre vingtaine de minutes : deux interrogateurs, le gentil et le méchant, le jovial, souriant et le sérieux, concentré, qui prend des notes.

Que pensez-vous de

Star-Wars ? Quelle est l’actualité cette année qui vous a le plus marqué ? Pensez-vous que nous payions trop d’impôts ? Ne pensez-vous pas que les femmes sont responsables du chômage actuel ? Pensez-vous que l’autorité puisse être incarnée par une femme ? Qu’est-ce qui motive votre candidature aux Impôts ? Comment envisagez-vous le management des hommes ? Appréhendez-vous les situations difficiles d’un contrôle fiscal ? Avez-vous peur de devoir vous installer en région parisienne ?

Bon, je ne m’en suis pas trop mal sorti, me semble-t-il. Je n’ai pas trop bafouillé, pas dit trop d’âneries. De toute façon, je suis déjà admis à un autre concours ! Je me dirige vers l’ascenseur et je tombe .. sur la petite chinoise, ma petite orientale à moi ! Elle me fait un sourire, elle me demande comment ça s’est passé, je dis : "On peut pas savoir ! ". Elle a l’air déçue par sa prestation.

  • Et toi ? , je lui demande
  • Pas terrible, me dit-elle, en faisant la moue. Je suis pas tombée sur une question facile.
  • Ah, bon, sur quoi t’es tombée ?
  • La justice : la justice doit-elle être plus proche du citoyen ? Il y a eu beaucoup de blancs ! Ils m’ont regardé d’un air bizarre. Est-ce que la justice doit être plus proche du citoyen ? - Ben oui, c’est sûr. - Pourquoi ? Ben …
  • Ah oui, c’est sûr, c’est pas facile comme question : moi, j’ai eu plus de chance avec mon sujet. J’ai pu parler des inégalités de salaire dont sont victimes les femmes, etc… . C’est une problématique assez bateau. Alors que la justice …

Nous arrivâmes au trottoir. Elle planait un peu après son oral difficile. Je l’aurais bien invité à prendre un verre mais je ne voulais pas me montrer trop insistant, trop lourd. Je pris donc congé formellement en lui souhaitant une bonne journée. De toute façon, elle est mariée (à l’appel, elle a répondu à un nom de Madame M., épouse N.)

Et trois minutes de bonheur de gagnées sur la vie, trois minutes éphémères mais à conserver précieusement.

La journée se termina dans une ambiance moins sympathique. Je retournai fissa-fissa jusqu’à la porte de Charenton récupérer mon véhicule dans l’espoir que la maréchaussée ait bien daigné ignorer sa présence ou au moins m’épargner la fourrière … espoir déçu, bien évidemment. Un joli papillon traînait fièrement sur mon pare-brise et j’appris amèrement ce qu’il en coûte d’empiéter sur les plates-bandes de la RATP : 135 euros ! Je laissai échapper un juron qui n’échappa pas par contre aux clients du restaurant sans trop toutefois leur couper l’appétit, j’espère.

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